Je crée des images comme des pages de journaux intimes, des paysages mentaux ou des zones de trouble : affectives, sensibles, imprécises. Ces images absorbent et superposent mes questions, mes rêves, la musique ou la littérature qui m’accompagnent. Je mixe très librement dessin, peinture, tout en intégrant divers « trafics numériques ». J’y mêle souvent des extraits de mes propres journaux intimes ou mini-fictions. Je ne sais plus toujours par quelle strate j’ai commencé. Parfois seul le dessin suffit. La notion de jeu et d’expérimentation est omniprésente dans ma pratique.
Mon travail explore l’intime, la vulnérabilité, territoires vertigineux. C’est une démarche très introspective. Il peut également être vu comme un concentré d’obsessions hybrides, mêlant des images ou motifs récurrents surgis de l’enfance ou de nuits d’insomnie. Je ne sépare pas mon travail visuel de l’écriture. Chaque image est potentiellement liée à un texte — que je choisis ou non de révéler. La littérature et la poésie sont centrales, nourries d’autrices comme Jean Rhys, Clarice Lispector, Adrienne Rich.
Autodidacte ? Oui, en partie car je n’ai pas suivi de cursus en école d’art. Ma “formation” s’est faite en pointillé : à l’université Paris I (Saint-Charles) et les quelques cours de pratique qui faisaient partie du parcours communication et Esthétique, à Hunter College (New York) des cours de creative writing avec Lily Tolhurst et la rencontre avec la performance artist Robbie Mc Cauley, puis encore plus tard, j’ai suivi les cours de Fabienne Oudart à l’École des Beaux-Arts de Paris puis ceux de Vincent Bizien aux Ateliers des Beaux Arts de la Ville de Paris.
Laetitia SK